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Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur…
Ce roman, l’unique écrit par Harper Lee, est présenté comme un chef d’oeuvre, de façon unanime. Je l’ai trouvé personnellement entêtant, attachant mais somme toute assez mal construit. On retrouve l’immobilité absolu des été dans les villes américaines, atmosphère chère à Donna Tartt dans the little friend ou Carson mac cullers, passée maîtresse en cet art. Mais le livre ne commence pas, les personnages sont là, l’atmosphère pregnante mais une sorte d’intériorité manque, un peu comme si on se trouvait devant un livre purement symboliste, vecteur d’émotions et d’images mais sans contenu. Le thème de l’enfermement est omniprésent et ça me renvoie évidemment à cette impression récurrente que j’ai à force d’avoir des consultations, sur le thématique du fait que je trouve au fond très difficile de réussir sa vie, même tout simplement. D’avoir des gens sur qui compter et à aimer, un métier qui a à peu près du sens, des enfants menés à bon port, une santé qui ne déraille pas trop. Ca semble évident, minimal et pourtant, tellement difficile à réaliser. L’auteur Harper Lee n’a écrit que ce livre, elle a vécu enfermée dans sa maison et n’a jamais rien fait d’autre, c’est un peu un témoignage, une bouteille à la mer d’une vie qui s’est éteinte, donc le suc a tout entier été drainé par ce livre. De ce fait, il devient encore plus intéressant. On a l’impression que c’est un bon premier livre mais que tous les autres doivent le confirmer l’aboutir et de fait, il n’y en a jamais eu d’autres. Et il a conquis des millions et des millions de lecteur. Peut-être est-ce justement son impression d’inaboutissement qui est tellement remarquable, tellement en accord avec la sensation lorsqu’on est agé que très peu de choses ont réellement impacté nos vies. Ce livre fait ainsi réfléchir sur la condition humaine et sa lutte perpétuelle pour donner un sens qui dépend au fond d’une envie de se dépasser et de se réaliser qui demande presque trop de force. Il est ainsi important de savoir d’où on tire nos forces pour vivre et ce qu’n cherche à atteindre au travers de nos existences mais surtout où on va trouver la force de se remettre des épreuves, des difficultés et pourquoi on va accepter de continuer à se battre au lieu de se dire qu’on est réellement épuisés… C’est vraiment un article de lundi matin et pourtant on est mardi… !!!!
Un commentaire pour “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur…”
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Un article de lundi matin… Voilà le paradoxe, car s’il est bien un jour où toutes les forces de vie devraient s’ébranler, c’est bien le lundi! Le lundi devrait être le jour de tous les espoirs de réaliser ses projets. Que l’on soit désespéré le vendredi soir de n’avoir rien accompli serait plus compréhensible, mais le lundi est chargé de toutes les promesses. Le paradoxe de notre époque est que l’on se sent de mieux en mieux à mesure que l’on s’approche du week-end. Cherchons l’erreur!!! Pour donner du sens à notre vie, donnons du sens à nos lundis!
16 juin, 2014 à 9:09